Dans un article intitulé « Mobilisation générale pour le droit aux génériques à l’OMC », publié par le Quotidien « L’Observateur Paalga » n°5488 du jeudi 20 septembre 2001, Simon KABORE, préparateur d’état en pharmacie et à l’époque Président de la PUDE, lance un appel à la mobilisation pour soutenir la position des pays pauvres en matière d’accès aux médicaments à l’OMC. L’ONG Médecins Sans Frontières qui suivait le dossier de près prend contact avec l’auteur de l’article en vue d’une synergie d’action.
C’est au cours de ce contact que les acteurs ont également évoqué la menace des accords dits de Bangui révisés de 1999. Une concertation avec les différentes composantes de la société civile (Associations de lutte contre le SIDA, Mouvements des droits de l’Homme, associations de femme, syndicats, associations d’élèves et d’étudiants) est ainsi engagée dans le sens d’organiser un front de dénonciation de ces accords. Ces accords qui régissent les règles du commerce dans les pays de l’OAPI (Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle), dont notre pays est membre, comportaient dans certaines de leurs clauses des restrictions juridiques sur la possibilité de ses pays membres d’importer, entre autres, les copies d’Anti Rétroviraux bon marché produites par les pays génériqueurs.
Pour pallier les risques de conflit de leadership et devant l’urgence de la situation (le Togo venait de compléter le nombre de signatures nécessaire à l’entrée en vigueur des accords) il a été décidé de créer un cadre de concertation et d’action informelle.
Ce Cadre informel prendra le nom de Réseau Accès aux Médicaments (RAME) à la faveur de la rédaction du texte de la pétition demandant la révision des Accords de Bangui. Les membres du Réseau étaient composés de toutes les organisations et structures désireuses de participer à la levée des barrières des Accords de Bangui 1999
Ses actions seront porteuses de souffle nouveau dans le paysage associatif du Burkina et ses concepteurs penseront très vite à le formaliser. Ainsi, le 07 juin 2003, le RAME devient un réseau de personnes physiques et reconnu officiellement le 25 septembre de la même année. Depuis juillet 2006, le RAME s’est ouvert aux personnes morales notamment les organisations de la société civile du secteur santé et des droits de l’homme. Il se compose de membres actifs, de sympathisants et de personnes ressources. Ses instances décisionnelles sont le Conseil National et le Conseil d’Administration, son organe exécutif est la Direction exécutive.
Association de droit Burkinabé, le réseau est apolitique, non confessionnel et àbut non lucratif régie par la loi n°10/92/ADP du 15 décembre 1992, portant liberté d’association au Burkina-Faso – statuts approuvés par le Conseil National tenu à Ouagadougou le 07 juin 2003, officiellement reconnue sous le récépissé de déclaration d’existence d’association n°2003-521/MATD/SG/DGLPAP/DOASOC du 25 septembre 2003 délivré par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation.